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18/05/2017

> Eaux

Un test rapide Légionnelle commercialisé d'ici quelques semaines

La start-up C4Hydro (ex. LpDClick), créée l'été dernier, annonce la commercialisation dès juin de son kit terrain de détection de légionnelles, test 5 fois plus rapide que la méthode réglementaire mais tout aussi fiable. Une innovation qui devrait réduire ce risque sanitaire majeur en facilitant l'auto-contrôle dans de nombreux établissements aux réseaux d'eau complexes et dans les industries mettant en oeuvre des tours aéroréfrigérantes.

Avec plus de 6500 cas de légionellose en Europe et plus de 30 000 cas aux Etats-Unis (et une prévalence de mort de 15 %), le risque légionelle est un problème sanitaire majeur et constitue aussi un enjeu économique (un arrêt d'exploitation d'un site étant toujours extrêmement coûteux). Si des solutions de traitement préventif et curatif sont déployées, les moyens de contrôle sont encore insuffisants et surtout ne permettent pas de réagir vite à des dérives. La méthode réglementaire qui repose sur la culture des bactéries nécessite en effet plus de 10 jours de procédure. D'où la nécessité de disposer de nouvelles approches d'auto-contrôle, rapides, mais tout aussi fiables que les tests réglementaires. 
C'est tout l'objet du kit Legio EZ-Test, premier produit proposé par la société C4Hydro, nouveau nom de LpDClick créée à l'été 2016, qui sera donc commercialisé dès ce mois de juin. Ce test simple à mettre en oeuvre permettra de détecter la présence de bactéries en moins de 48 heures, soit en cinq fois moins de temps que le test réglementaire. Il sera complété courant 2018 d'un autre test plus avancé, permettant également un dénombrement semi-quantitatif de la bactérie.
Pour rappel, ce kit de terrain légionelle a été mis au point par la start-up Click4tag, fondée en décembre 2014, qui développe une technologie de rupture pouvant s'appliquer potenitellement à la détection et dénombrement de nombreux microorganismes pathogènes, dont la première application arrivée à maturité est donc celle de la détection de légionelles dans l'eau. La société C4Hydro a ainsi été créée pour porter l'industrialisation et la commercialisation sur ce marché. 
Au plan technologique, le principe mis en oeuvre consiste à fonctionnaliser "naturellement" la membrane cellulaire du microorganisme qu'on souhaite détecter. Concrètement, l'idée est de faire manger au microorganisme (en l'occurence à Legionella pneumophila) une molécule spécifique qu'il va assimiler et métaboliser dans sa membrane, avec l'astuce  d'associer à cette "molécule-sonde" un hameçon (totalement invisible pour le microorganisme) qui permettra ensuite d'utiliser un marqueur-révélateur (marqueurs fluorescents, luminescents, colorimétriques qui s'accorchent à l'hameçon) pour détecter, puis dénombrer le nombre de microorganismes présents. La fiabilité du test repose ainsi à la fois sur la spécificité de la molécule-sonde adaptée à chaque type de microorganisme recherché et sur le fait que seuls les microorganismes vivants sont détectés (puisqu'ils ont mangé la molécule). 
Cet ensemble molécule-sonde, hameçon et révélateur, ainsi que la procédure de gestion, a donc été finalisé pour le risque légionelle (permettant cette industrialisation et commercialisation prochaine), mais la démarche continue d'être explorée par Click4tag pour bien d'autres risques microbiologiques dans diverses activités industrielles ou pour l'accélération de procédures analytiques, notamment dans la santé. 
A noter qu'une levée de fonds a été engagée par C4Hydro pour accélérer la commercialisation du premier kit de détection à partir de juin et finaliser le développement du kit Legio EZ-Count (dénombrement) en vue d'une commercialisation en 2018.