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16/10/2024

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Les 50 startups early-stage à suivre au plan mondial

Le cleantech group vient de publier la sixième édition de son « Cleantech 50 to watch », mettant en valeur 50 jeunes startups agissant contre la crise climatique, parmi lesquelles 21 européennes dont 5 startups françaises.

Le "Cleantech 50 to watch" a été établi par un panel de plus de 30 experts de l’innovation et de l’investissement d’amorçage qui ont présenté et examiné les entreprises qui les avaient le plus impressionnés, en combinaison avec les propres nominations du Cleantech Group. Ce classement couvre les thématiques « déchets et recyclage » (9 startups), « management environnemental et des ressources » (4 startups), « Transport et logistique » (2 startups), « Matériaux et chimie » (19 startups), « Energie » (13 startups) et « Agriculture et alimentation » (3 startups). 

Le pays le plus représenté est celui des Etats-Unis, l’Europe représentant cependant 21 startups dont cinq françaises (deuxième pays européen du classement après les six britanniques). Notons aussi qu’une vingtaine des lauréats a été créée entre 2022 et 2024 (dont trois startups en 2024). Les trois startups les plus jeunes sont Antfarm, startup néerlandaise  qui développe des solutions robotisées de tri des déchets associées à des algorithmes alimentés par l'IA, la startup norvégienne Flocean qui développe des installations de dessalement sous-marines modulaires (par osmose inverse) qui utilisent la pression naturelle de l'océan pour réduire la consommation d'énergie et enfin l’Américaine ThinkLabs qui développe un jumeau numérique basé sur la physique et l’IA qui fournit un modèle de base pour les énergies renouvelables critiques et l'infrastructure du réseau.

Parmi les startups françaises citées dans ce classement, notons d’abord Swan-H, startup fondée en décembre 2021 qui porte un procédé de rupture de production d’ammoniac vert décentralisé mettant en oeuvre une nouvelle réaction, dit procédé de Mézailles, du nom du directeur de recherche du CNRS l'ayant développé et cofondateur de la startup. Ce procédé active l'azote grâce à la réactivité de radicaux de bore en présence d'eau, et qui est, compte tenu d'un besoin modéré en énergie (basse température et basse pression), compatible avec le recours à des énergies renouvelables pour son alimentation. Il s'agit d'une alternative au procédé complexe et énergivore d'Haber-Bosch, qui doit donc permettre de décarboner cette filière aujourd'hui responsable de 2 % des émissions de gaz à effet de serre (l'ammoniac étant très largement utilisé dans l'industrie, non seulement dans la production d'engrais mais également dans de nombreuses activités industrielles). A noter que cette nouvelle voie sobre et propre de production d'ammoniac est une opportunité de s'appuyer sur ce vecteur ammoniaque pour stocker de l'hydrogène vert. Cette startup qui fait l’objet d’une présentation détaillée dans le rapport de Cleantech Group, preuve de son caractère stratégique, vient d'annoncer en septembre un second tour de table de 1,3 M€, qui permettra notamment de développer un prototype pré-industriel du procédé.

Autre startup française à suivre, Phagos. Fondée en 2021, cette startup avait reçu en 2022 le Grand Prix du concours i-lab, preuve de son potentiel. Phagos est positionnée sur un sujet majeur de santé-environnement : l’antibiorésistance. Elle propose d’utiliser des bactériophages à la place des molécules pharmaceutiques et pour cela met en oeuvre une technologie permettant d’identifier les bactériophages naturellement présents, les cultiver et produire des préparations pour les mettre en oeuvre. L’approche permet de proposer des thérapies évolutives et non polluantes. La startup qui avait déjà ciblé le monde aquacole pour sa solution entend s’attaquer également et en premier lieu au secteur le plus consommateur d’antibiotiques : l’élevage (cf. information parue dans le numéro 381 de juillet 2022).

Dans la catégorie « Matériaux et chimie », MagReesource est remarquée pour son procédé innovant de recyclage des aimants permanents par un procédé de décrépitation à l’hydrogène et dopage des poudres obtenues. Pour rappel, cette startup a inauguré fin juin à Noyarey son premier site industriel de recyclage et production d’aimants permanents 100 % recyclés. Après 18 mois de travaux, l’usine devait être opérationnelle pour septembre pour produire 50 t/an d’aimants frittés haute-performance fabriqués à 100 % à partir de matière recyclée. Cette approche, outre d’apporter de la souveraineté industrielle, permet de réduire les émissions de CO2 de 91 % et la consommation d’eau de 86 % par rapport à des aimants fabriqués en Chine (voir aussi nos infos sur MagReeSource dans GNT n°336 & 424).

La startup  aixoise Acwa Robotics est nommée aussi pour le développement de ses moyens robotiques d’inspection des canalisations d’eau, permettant la détection et la localisation de fuites mais aussi leur anticipation par une meilleure connaissance et cartographie du réseau. Cette startup fondée en 2018 avait en 2023 bénéficié d’un fort soutien de l’EIC Accelerator en 2023 pour accélérer l’industrialisation de sa solution et a intégré aussi au printemps le programme d’accélération ETIncelles visant à accompagner spécifiquement les PME à fort potentiel et fluidifier leur parcours de croissance (cf. GNT n°408 & 418)

Enfin, notons la mise en lumière de la startup CWS engagée sur la traction vélique des navires commerciaux. Cette entreprise qui a développé des voiles solides asymétriques (solides, souples et orientables) fait partie des entreprises ayant bénéficié de l’aide de l’Etat pour la construction de son premier site de production industrielle à Saint-Nazaire dans le cadre du dispositif  « Première Usine » (soutien entériné à l’automne 2023. – cf. GNT n°294, 357 ou 406).