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La création de sols fertiles à partir de matériaux recyclés : un réel potentiel
Le 23 mars prochain seront présentées lors d'un colloque les perspectives nouvelles pour la végétalisation urbaine offertes par la création de sols fertiles à partir de matériaux recyclés urbains, organiques et minéraux, en substitution de la terre végétale et des granulats de carrière. Une voie ouverte par le programme de recherche Sierre, soutenu par l'Ademe, et coordonné par Plante & cité.
Pendant 5 ans, 10 partenaires coordonnés par Plante & Cité ont étudié dans le cadre du projet Siterre les potentialités des matériaux recyclés urbains en matière de création de sols fertiles pour des usages de végétalisation urbaine. L'enjeu est grand car chaque année, plus de 3 millions de mètres cubes de terre végétale et de granulats sont importés en ville pour les aménagements végétalisés. Un flux qui présente à la fois un problème pour la raréfaction des ressources mais également un enjeu économique et environnemental compte tenu de l'éloignement toujours plus grand des gisements. Parallèlement, des milliers de tonnes de matériaux issus d'activités du BTP (notamment en déconstruction) sont exportés des zones urbaines et 50 % de ces déchets ne sont pas valorisés et envoyés en stockage (58 Mt de terres et cailloux selon le Ministère de l'Environnement). Sans compter l'ensemble des autres déchets (notamment organiques) disponibles également sur ces territoires (boues, composts, déchets verts...).
L'idée du projet Siterre était donc de mettre au point une méthodologie scientifique de construction de sols fertiles, prenant en compte de multiples compétences (géologie, physique des sols, écotoxicologie, rudologie etc.) et s'appuyant sur la modélisation pour définir différents mélanges aux propriétés optimales pour constituer les différents horizons (strates) des sols. Les travaux ont ainsi permis d'identifier et caractériser 11 matériaux minéraux et organiques représentant le plus fort potentiel sur le plan national au regard du volume des gisements, de leur qualité intrinsèque et de leur innocuité.
Ces matériaux sont ainsi assez divers : les déchets verts broyés, les déchets de balayage de rues, les boues papetières, les boues de stations d'épuration, les composts de boues et déchets verts, les terres de déblais excavées non contaminées (pour les horizons profonds de sol), les écarts de fabrication de briques, le béton concassé, les ballasts usagés de chemins de fer ou encore les déchets de déconstruction de bâtiments.
Le protocole testé dans le cadre de Siterre démontre la possibilité d'obtenir à partir de ces gisements des sols fertiles sur lesquels il est possible de planter des herbacés ou ligneux dès la mise en oeuvre des sols, à condition bien sûr de suivre un protocole précis avec des professionnels formés. Il a notamment été démontré qu'une pédogénèse (processus physiques, chimiques et biologiques qui prennent place dans un sol pour le faire évoluer) s'amorçait de manière précoce, mais également que ces sols ne présentaient aucun risque majeur pour la santé humaine ou pour l'environnement (bien que ce volet sanitaire et environnemental ait besoin d'être encore enrichi, précise-t-on dans un communiqué).
Le fait est que le projet Siterre a mis en évidence un véritable potentiel de valorisation de déchets dans une démarche d'éconcomie circulaire pertinente sur un territoire. L'étude économique du programme a mis en exergue des coûts de mise en oeuvre potentiellement compétitifs, voire très compétitifs en comparaison des pratiques actuelles. Il faut donc maintenant que des sites pilotes se mettent en place au sein d'opérations d'aménagements réelles, pour poursuivre l'acquisition de connaissance sur le plan scientifique et opérationnel pour promouvoir le développement de ces nouvelles pratiques. Parallèlement à ces étapes de démonstration primordiales, il sera également très important de clarifier le cadre réglementaire de la démarche, et lever les verrous qui pourraient freiner des opérations d'aménagement ambitieuses. Le projet Siterre a en effet clairement identifié le "caractère insuffisant" de l'encadrement réglementaire de l'emploi de matériaux recyclés (voire de flux classés déchets) dans la construction de sols.
Aller plus loin :
Un livre "Créer des sols fertiles : du déchet à la végétalisation urbaine", Olivier Damas et Anaïs Coulon, coordinateurs, éditions Le Moniteur (http://boutique.lemoniteur.fr)
Contact projet : Olivier Damas, Plante&Cité,
olivier.damas@plante-et-cite.fr
Crédit photo : Michel Legret pour Plante et Cité