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Les plantes, alliées solides contre le CO2 atmosphérique
Bonne nouvelle, les plantes s'avèrent des puits de carbone gourmands. Plus elles disposent de CO2 atmosphérique, plus elles en absorbent. C'est la conclusion rassurante d'une étude franco-australienne menée par des chercheurs de l'Inra, de l'Université James Cook et de la CSIRO et dont les résultats viennent d'être publiés dans Trends in Plant Science.
On sait depuis toujours que les plantes absorbent plus de CO2 que les écosystèmes en libèrent, un phénomène de "puits de carbone" qui ralentit donc l'augmentation du CO2 atmosphérique. Cependant, jusqu'à présent, les scientifiques n'avaient pas d'estimation sur l'intensité de la réponse de la biosphère mondiale à une hausse massive de CO2 telle qu'on la connait depuis un siècle (+30 % de concentration de CO2) ni de la possible limite du niveau de cette réponse. D'où l'étude menée conjointement par les chercheurs français et australiens sur la photosynthèse, sur la base d'un modèle baptisé Cable (Community Atmosphere Biosphere Land Exchange) développé depuis dix par l'équipe du CSIRO et de l'Inra.
Compte tenu de la complexité des relations plantes-environnement, l'hypothèse de départ des scientifiques étaient qu'avec trois fois plus de CO2 dans l'air, la photosynthèse allait doubler. Or, contre toute attente, ils ont mis en évidence qu'à l'échelle mondiale, l'augmentation de l'activité photosynthétique des plantes augmentait en proportion identique à celle du CO2 atmosphérique. Les résultats montrent que l'augmentation du CO2 permet aux plantes d'accroître la surface de leurs feuilles, une surface foliaire plus importante qui leur permet donc de capter encore plus de CO2. Par conséquent, la végétation dans son ensemble assimile le surplus de CO2 émis, par tous les moyens mis à sa disposition.
La nouvelle est donc pour partie rassurante puisque cela signifie que la végétation peut ralentir les effets du changement climatique. Sous réserve cependant, et la nuance est importante, que les bouleversements climatiques de type vagues de chaleur, sécheresse, ouragans etc, ne viennent pas par le stress généré sur la végétation, ralentir par ailleurs leur croissance.
Etude publiée dans Trends in Plant Science du 16 mai 2019.
contact scientfique France : Matthias Cuntz, Unité Silva (Inra/Université de Lorraine) matthias.cuntz@inra.fr