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> Biodiversité
Une enquête nationale sur l'acceptation du "zéro pesticide" dans les espaces verts
Depuis le 1er janvier 2017, l'utilisation des produits phytos est interdite pour l’entretien des espaces verts publics. S'il existe déjà un certain nombre de référentiels techniques sur les alternatives aux pesticides pour la gestion des espaces verts, les autres difficultés de mise en oeuvre, liées en particulier à l'acceptation de cette démarche, ne sont pas encore totalement cernées. D'où cette étude lancée par Plante-et-Cité, le centre technique des espaces verts, avec un laboratoire d'économie de l'Université d'Anger, avec le soutien de l'Agence française pour la biodiversité. Ce travail propose en effet une autre échelle d’investigation : celle des préférences vis-à-vis des conséquences du « zéro pesticide », à la fois sur les coûts induits par ce changement de pratiques, et les bénéfices liés à ces nouveaux types d'espaces verts en ville.
Dépasser les idées reçues
L’acceptation du passage au « zéro pesticides » fait l’objet de nombreuses idées reçues : « les gestionnaires ne sont pas prêts à accepter une telle modification du paysage », « les habitants sont insensibles au risque de détérioration des conditions de travail pour les agents d’entretien », « les élus veulent à tout prix que cela coûte moins cher », etc. Grâce à cette étude, il s’agit de les confirmer ou les infirmer. Les résultats apporteront une meilleure compréhension de la manière dont les élus, les gestionnaires d’espaces verts publics, et les habitants se représentent les conséquences du passage au « zéro pesticides », ce qui devrait ouvrir sur des pistes d’évolution pour les argumentaires et messages pour la communication autour du « zéro pesticides ».
Une méthode innovante d'enquête
Pour cette enquête, les chercheurs vont utiliser une méthode scientifique appelée « modélisation des choix ». Elle permet d'évaluer les préférences individuelles pour certaines caractéristiques d'un bien ou d'un service. Sont entre autres prises en compte les conséquences en termes d’esthétique et de qualité d’usage pour les habitants, de conditions de travail pour les agents d’entretien et d’évolution du budget public dédié aux espaces verts. Cette approche de modélisation des choix est largement utilisée dans l’évaluation environnementale, mais très peu dans le cas des espaces verts urbains, et encore jamais en France, ce qui devrait faire de cette étude une première pour son application à la question de la réduction des produits phytosanitaires dans les espaces verts urbains.
Les résultats de cette enquête seront accessibles mi-2018 sur les sites www.ecophytopro.fr et
www.plante-et-cite.fr. Ils seront diffusés sous forme d’un rapport complet, d’une synthèse, d’un article scientifique et de communications orales