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> Biodiversité
Etat des lieux de la prolifération algale
L'Unesco vient de publier un premier recueil mondial de données sur les efflorescences algales nuisibles, des microorganismes qui appauvrissent les stocks de poissons, détruisent les fermes piscicoles et peuvent également être porteuses de maladies, voire causer la mort de l'homme ou de gros animaux.
L'ouvrage fait un examen au cas par cas des efflorescences algales nuisibles, et tire la sonnette d'alarme. Ce phénomène tend à se développer, comme cela a été observé le long des cotes de Floride aux Etats-Unis où les données sont répertoriées depuis le milieu du 19ème siècle, ainsi qu'en Inde ou à Oman. Dans l'Adriatique ou la Baltique, où des mesures ont cependant déjà été prises pour limiter la production et le rejet de phosphate qui favorisent le développement algal, les événements d'efflorescence continuent également de progresser.
Le document de l'Unesco réalisé par des biologistes marins et des chimistes, va au-delà de l'état des lieux et évalue aussi les politiques permettant de limiter la progression de ces phénomènes. Ils constatent que l'augmentation de ces algues est étroitement liée à une exploitation intensive des zones côtières, à travers l'aquaculture, le tourisme et les autres activités humaines, favorisant les excès de nutriments générés par les déchets de ces activités, mais aussi par la surpêche et l'augmentation du trafic maritime. Et parallèlement, cette densification augmente la mise en contact de l'homme avec ces algues toxiques. Cela dit, certaines observations sont plus encourageantes. Des baisses ont été observées là où des mesures ont été prises pour améliorer le traitement des eaux usées et les technologies de pisciculture. Cela a notamment été le cas au Japon où ces mesures existent depuis 50 ans, permettant de stabiliser le nombre d'épisodes de blooms algaux. Les conséquences sanitaires de ces efflorescences ont aussi été diminuées, notamment en Europe, grâce à un dispositif de surveillance et de gestion de ces événements, mis en place depuis 1991 sur la base d'une législation européenne.
Cette étude présente ainsi les données de 174 algues et 100 espèces produisant des toxines, regroupées dans 24 classes chimiques différentes pour 11 pathologies humaines différentes.