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07/02/2017

> Déchets - Recyclage

Un rapport sur les biocycles urbains

A l'occasion du World Economic Forum de Davos en janvier, le projet Mainstream a publié un rapport sur les "Biocycles urbains", mettant en évidence les opportunités de valorisation des déchets organiques générés par les villes, soit sous forme énergétique, soit comme nutriments ou encore comme matériau.

Initié en 2014, le projet MainStream est une initiative conjointe du World Economic Forum et de la Fondation Ellen MacArthur, dont l'objectif est le déploiement à grande échelle du modèle de l'économie circulaire. C'est un programme collaboratif inter-industries dont le comité directeur est composé de dirigeants de grands groupes internationaux. C'est d'ailleurs Jean-Louis Chaussade, directeuer général de Suez, qui vient d'en être nommé Président. 
L'idée est d'appréhender les problématiques d'économie circulaire avec un regard qui dépasse la vision individuelle ou d'une ville, voire même d'un gouvernement, et d'étudier avec ce regard mondial les moyens d'actions (et notamment le potentiel des technologies numériques) pour accélérer le déploiement de l'économie circulaire.
Avec ce rapport, le projet MainStream met en exergue le potentiel de l'économie circulaire autour des déchets organiques et les solutions qui peuvent déjà être opérationnelles pour mieux gérer ces flux complexes et faire surtout de ces déchets (qu'ils proviennent de la fraction organique des déchets solides ou des stations d'épuration) une source de revenus et non plus uniquement de coûts. Cela représente 13 milliards de tonnes de biomasse par an et concerne à un moment ou un autre des activités industrielles, agricoles et commerciales qui génèrent 17 % du PIB. Le rapport estime qu'en face, les opportunités économiques de toute la chaine de valeur de la biomasse pourraient atteindre 295 milliards de dollars en 2020. A titre d'exemple, une récente étude citée dans le rapport estime qu'une nouvelle gestion des déchets organiques résiduels d'une ville comme Amsterdam peut amener une valeur ajoutée de 150 M€, et se traduire par une économie de 900 000 tonnes de matériaux et de 600 000 tonnes de CO2. 
De très nombreuses voies technologies sont ouvertes, notamment via le déploiement des concepts de bioraffineries et de chimie verte, des moyens de séparation, de collecte et de logistique inverse ou de technologies de récupération de nutriments. C'est ce panel de solutions en pleine évolution que le rapport développe, tout en identifiant aussi les potentielles barrières à faire sauter, tant au plan réglementaire (définition du déchet notamment) qu'économique (nouveaux modèles nécessaires, prenant en compte les externalités).