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23/07/2017

> Déchets - Recyclage

Campagne de financement réussie pour Tributerre

La start-up Tributerre qui a conçu un « compostmètre », c’est-à-dire un objet connecté permettant d’accompagner et conseiller les citoyens dans les étapes clés du compostage des biodéchets, s’apprête à entrer dans une phase de commercialisation. Elle vient de boucler un premier appel de fonds en financement participatif sur Ulule (11750 € pour 10 k€ recherchés) pour boucler le lancement de la production d’une première pré-série d’une dizaine de produits. Livraison prévue sur la fin d’année et le début 2018.

Créée en mars 2016, la start-up Tributerre approche donc de la phase de commercialisation de son Compostmètre, une sorte de longue tige qui s’enfonce dans le tas de compost et contrôle une dizaine de paramètres (certains classiques : Température, pH, humidité, CH4, et d’autres plus confidentiels), qui servent, via une application, à aider les citoyens à piloter correctement leur compostage domestique des biodéchets. Les fondateurs de l’entreprise sont en effet partis du double constat que les sols s’appauvrissaient partout dans le monde, en particulier dans les milieux urbains, mais que parallèlement, la pratique du compostage individuel qu’on cherche à redévelopper ces dernières années, échouait souvent par manque de compétences. « Le savoir-faire individuel s’est perdu. Avec le compostmètre, on veut simplement guider les citoyens sur les 4 étapes clés du compostage, leur donner les instructions intelligibles au fil du procédé, pour parvenir à produire un compost de qualité, et ainsi restaurer cette compétence » avait ainsi expliqué Ludovic Degand, lors du dernier forum des écotechnologies du Pexe au printemps.

L’enjeu est de taille. Le gisement des biodéchets dans les ordures ménagères représente environ 8 millions de tonnes par an en France, et la loi de transition énergétique prévoit qu’il faudra sortir ces biodéchets de la poubelle d’ici 2025. Le modèle économique et sociétal ne pourra cependant pas uniquement reposé sur des traitements centralisés, qui imposent des collectes supplémentaires et peuvent avoir des difficultés à mobiliser les citoyens sur un tri de qualité. D’où l’atout du compostage individuel, sous réserve que sa pratique soit plus facile pour les usagers, ce qui n’est vraiment pas le cas actuellement. Ces dernières années, 2,2 millions de composteurs individuels ont été distribués, mais le constat est qu’ils sont peu ou pas ou plus utilisés, faute de résultats probants sur le compost final. Tributerre a donc l’ambition de changer totalement cette situation, en s’appuyant sur les collectivités qui seront le relais de l’usage du Compostmètre et de ce ré-apprentissage du pilotage du procédé. « A performance équivalente, l’offre de Tributerre sera en outre 60 % plus économique que la construction d’une installation industrielle », aime à souligner Ludovic Degand. Selon le modèle envisagé par Tributerre, l’idée est de réaliser avec les collectivités un diagnostic territorial avant de déployer un parc de compostmètres (payés par la collectivité) auprès des citoyens (ceux qui ont déjà un composteur ou d’autres à qui on peut en donner un), le réseau étant animé au niveau du territoire. Ce parc a vocation à tourner, une fois un apprentissage suffisant acquis sur la conduite du procédé. Outre la dizaine de compostmètres qui a été pré-vendue sur Ulule, une centaine d’intentions d’achat a été enregistrée par Tributerre, notamment par deux syndicats intercommunaux de déchets ménagers en Seine-et-Marne et en Haute-Gironde, d’autres discussions étant engagées dans plusieurs régions.

Contact : ludovic.degand@tributerre.fr