Actualités
Voir toutes les
actualités

09/04/2020

> Santé - Environnement

Pas de désinfection nécessaire des voiries

Suite à une consultation du gouvernement, le haut conseil de la santé publique (HSCP) a rendu un avis concernant l'éventuelle nécessité de désinfecter la voirie, recommandant d'assurer un nettoyage habituel sans avoir recours à des pratiques de désinfection spécifiques qui pourraient au contraire générer plus de problèmes sanitaires et environnementaux.

Les images de désinfection massive des voiries dans certains pays, notamment en Chine, ont pu semer le doute quant à la nécessité de mettre en place de telles pratiques de manière généralisée dans tous les pays touchés par la pandémie du Covid-19. Bien des spécialistes ont maintes fois répéter que le virus n'avait aucune chance de tenir longtemps au sol (un virus devant sa survie au fait qu'il pénètre dans une cellule...), en plus du fait qu'il est fort improbable qu'on se mette à lécher le sol ou qu'on le touche fréquemment avec les mains.... Au pire, le mobilier urbain pourrait pour les parties susceptibles d'être touchées par le public nécessiter une attention particulière.
L'avis du HSCT, sollicité par les ministres de la transition écologique et de la cohésion des territoires et relations avec les collectivités territoriales, ne fait donc que rappeler cette réalité : l'absence d'argument scientifique justifiant l'intérêt de désinfecter la voirie pour prévenir des risques de transmission du virus. Mais il a l'intérêt de mettre en exergue que non seulement un traitement désinfectant systématique n'aurait aucun effet positif sur la crise, mais qu'au contraire cette pratique pourrait avoir un réel effet pervers pour l'environnement et la santé.
De fait, les produits désinfectants contiennent des substances actives qui seraient dispersées dans l'environnement après ruissellement mais également via les réseaux de collecte des eaux pluviales et d'assainissement (réseaux d'assainissement qui font déjà face à une montée de ces molécules du fait des usages des particuliers). Pire, l'usage massif de molécules désinfectantes peut favoriser à terme l'apparition d'espèces résistances. Un phénomène qu'on a déjà constaté pour d'autres produits chimiques, tels que les anti-moustiques, ou via la montée des antiobiorésistance, d'où un vrai risque sanitaire de long terme. Enfin, utiliser sans raison valable de tels produits serait exposer du personnel inutilement à la manipulation de ces moécules, fussent-ils protégés.