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08/05/2019

> Déchets

Des microplastiques portés loin par l'atmosphère

Une étude de chercheurs français et écossais publiée dans Nature Geoscience révèle que les pluies et les neiges contiennent un nombre non négligeable de microplastiques, qui peuvent avoir été transportés sur près de 100 km par voie atmosphérique. Des résultats qui montrent à quel point la problématique des microplastiques est loin d’être cantonnée au domaine de l’eau et de la mer.

A l’échelle mondiale, les microplastiques ont atteint les océans par le transport fluvial. C’est un fait avéré et aujourd’hui bien quantifié. En revanche, on manque d’informations sur le transport aérien des microparticules et leur dépôt sur les surfaces continentales. D’où l’intérêt de l’étude qu’une équipe internationale de chercheurs du CNRS, de l’université de Toulouse, Orléans et de Strathclyde en Ecosse a menée. Cette étude a consisté à analyser des échantillons récoltés pendant 5 mois dans les Pyrénées (en Ariège) et les analyser pour leur contenu en microplastiques. Ces travaux, dont les résultats viennent donc d’être publiés dans Nature Geoscience, montrent ainsi que les pluies et neiges, dans une région isolée, contiennent une quantité non négligeable de microparticules de plastiques, de ceux invisibles à l’œil nu jusqu’à des particules de moins de 5 mm de taille. Plus précisément, les chercheurs ont décompté plus de 365 particules de microplastiques par m2 et par jour.

L’origine géographique n’est pas totalement définie, mais les recherches sur l’analyse de la trajectoire aérienne montrent que des fragments voyagent dans l’atmosphère sur au moins une centaine de kilomètres. Ces travaux confirment donc sans ambiguïté le rôle jusqu’à présent insoupçonné ou du moins négligé du transport atmosphérique dans le cycle global des microplastiques, et invite à étudier l’impact de pollution sur des zones éloignées des sources de pollution. En l’occurrence, la zone étudiée se situe dans une zone Natura 2000, à plus de 5 kms du premier village et à 120 km de Toulouse, et est considérée comme relativement préservée des activités humaines en raison de son inaccesibilité et de son éloignement des grandes villes et sites industriels.

Compte tenu de l’ampleur du phénomène observé, il est clair que cette étude n’est que le début d’un nécessaire travail d’approfondissement de ces phénomènes de transport aérien des microplastiques.

Contact chercheur : didier.galop@univ-tlse2.fr (également auteur de la photo)
ou gael.leroux@ensat.fr