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17/10/2024

> Energie - Biocarburant

Biofiouls : bilan positif des deux premières années de distribution

Les chaudières au fioul domestique standard étant interdites de vente et d'installation depuis 2022, le marché du biofioul (F30, aujourd’hui à 30 % d’ester méthylique issu du colza) fait son trou et affiche aussi des perspectives intéressantes en termes d’évolution technique. Après deux ans d’utilisation, la FF3C (fédération des entreprises des énergies hors réseaux) dresse ainsi un premier bilan.

Pour les habitants des 25 000 communes non raccordées aux réseaux de gaz naturel, l’option de chauffage (et/ou de la production d’eau chaude) avec un combustible liquide, facilement gérable, reste possible en dépit de l’interdiction de la vente de chaudières au fioul domestique depuis 2022, grâce aux chaudières fonctionnant au biofioul qui respectent le plafond d’émissions fixé par la réglementation (300 g CO2/kWh PCI). Depuis fin 2022, ce nouveau marché qui recourt au biofioul F30 (avec 30 % d’ester méthylique de colza) se structure bien et connaît une belle croissance. La FF3C dans un bilan rendu public mi-octobre souligne d’abord un maillage grandissant du territoire en points de livraisons à moins de 50 km de chaque consommateur. En octobre, le réseau de distribution compte ainsi 18 dépôts primaires et plus de 360 établissements de distribution, et surtout un maillage appelé à se densifier encore à l’avenir. Et pour cause, les chiffres de vente du F30 pour l’année en cours s’établissent déjà à 60 000 m3 (à fin septembre), à comparer aux 8000 m3 de F30 livrés en 2023. Cette forte croissance est le résultat direct de la haute conséquente des ventes de chaudières biofioul (+17 %) et des adaptations volontaires de certains autres consommateurs sur leurs chaudières existantes. 

Cette croissance pourrait être confortée dans l’avenir par des données rassurantes quant à la flexibilité des nouvelles chaudières du marché avec une évolution attendue des biocombustibles. Pour accélérer les efforts de décarbonation, ces derniers devraient contenir dès l’hiver 2025-2026 jusqu’à 55 % de composés biosourcés (F55), avec l’ambition à terme d’arriver à un biofioul 100 % biosourcé. L’acquisition d’un équipement thermique constituant un investissement dans la durée (entre 20 et 25 ans en général), la filière a donc souhaité s’assurer que l’offre de chaudières biofioul soit compatible avec les évolutions futures du combustible liquide de chauffage. Une mission a été confiée à cet effet au Centre technique des industries aérauliques et thermiques (Cetiat), pour vérifier la compatibilité des équipements à l’usage de grades différents de biofioul (jusqu’au F100). Le cycle d’essais se termine actuellement et permet dès à présent d’annoncer pour 2025 la compatibilité des équipements thermiques sans limitation de pourcentages d’incorporation d’esters méthyliques. 

Fort de ces résultats rassurants pour le chauffage à combustion décarboné, la FF3C entend plaider désormais pour un soutien des pouvoirs publics, d’abord avec l’autorisation de mise sur le marché d’un liquide majoritairement renouvelable (F55) mais aussi avec la mise en place d’une fiscalité adaptée aux produits biofioul en ligne avec les objectifs de développement des énergies renouvelables dans le mix énergétique, ce qui permettrait à la filière biofioul de gagner en compétitivité aussi.