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24/10/2016

> Déchet - Energie

Une avancée pour la valorisation des huiles alimentaires usagées

Le 7 octobre, un arrêté ministériel autorisait désormais l'usage d'huiles alimentaires usagées en biocombustible dans des installations de plus de 100 kW : une évolution saluée par l'association marseillaise Oléo-Déclic qui y voit une opportunité de développer des circuits courts de valorisation énergétique à moindre impact environnemental.

Mi-octobre, l'association Oléo-Déclic de Marseille était distinguée par la Fondation de France pour son activité de collecte d'huiles alimentaires usagées et leur transformation en biocombustible (après décantation et filtration). Active depuis 2011, l'association collecte gratuitement ces huiles et a permis en 2015 de produire près de 35 000 litres de biocombustibles, permettant deux écoles primaires et un bâtiment technique de Six Fours et à un incubateur d'entreprises de Marseille de se chauffer, mais également à un producteur d'huiles essentielles d'alimenter en énergie son alambic. 
Cette reconnaissance est essentielle pour Alain Vigier, le directeur de l'association, qui espère que cela "incitera d'autres utilisateurs potentiels à franchir le cap d'utiliser ce type de biocombustibles" et surtout, qui se dit motivé pour augmenter les volumes collectés et diffuser sa solution à d'autres territoires. D'autant que quelques jours avant, un verrou administratif et réglementaire a sauté, permettant effectivement d'espérer le déploiement de cette approche de valorisation énergétique en circuit court. 
Le 7 octobre, un arrêté ministériel a été publié autorisant pour la première fois l'usage de ce biocombustible dans des installations de plus de 100 kW. Pour être précis, l'arrêté porte sur les critères de sortie de statut de déchet pour les déchets graisseux et les huiles alimentaires usagées pour un usage en tant que combustible dans une installation classée d'une puissance supérieure à 100 kW, mais englobe aussi la sortie de statut de déchet pour les esters méthyliques d'acides gras fabriqués à partir de ces déchets et destinés à être incorporés dans un produit pétrolier. 
Pour la partie qui concerne Oleo-Declic et sa valorisation de proximité, cet arêté est une avancée primordiale et le résultat d'un long travail mené par l'association auprès du ministère. Désormais, l'association peut envisager des débouchés plus massifs et donc accentuer ses collectes auprès des multiples petits et moyens producteurs d'huiles alimentaires usagées. Car jusqu'à présent, ce manque de débouchés volumineux complexifiait le déploiement. Résultat, une majorité des collectes réalisées sur le territoire était orientée vers les usines de production de biocarburant pour y devenir des esters incorporables dans les carburants fossiles. Augmenter les débouchés locaux devrait donc permettre selon Oleo-Déclic de réduire l'empreinte énergétique de la filière de valorisation, limitant les transports, les process de transformation et favorisant les usages à fort rendement (comme le chauffage).  "Certaines communes attendaient cet arrêté avec impatience, comme les Pennes Mirabeau près de Marseille, qui avaient voté en 2014 la conversion d'une chaudière mais dont le projet était suspendu en attendant le résultat de cette demande de sortie du statut de déchet", souligne-t-on du côté d'Oleo-Déclic.
Une première étape est donc franchie aujourd'hui qui devrait soutenir la structuration de filières de proximité et la diffusion de ce type de démarche, mais Alain Vigier n'en a pas fini des négociations. Oléo-Déclic entend bien batailler pour obtenir une fiscalité incitative pour la filière ou l'autorisation de l'utilisation de ce biocombustible dans les moteurs fixes (groupes électrogènes, cogénération électricité/chaleur).

contact@oleodeclic.org