Actualités
Voir toutes les
actualités

15/01/2021

> Air

Un drone pour surveiller les émissions des navires

Le ministère de la Mer vient de communiquer les premières conclusions d'une expérimentation menée l'automne dernier, visant à tester l'emploi d'un drone aérien pour surveiller les émissions atmosphériques des navires en mer et donc leur conformité aux réglementations européennes.

 

Du 23 septembre au 18 décembre 2020, un drone renifleur a été déployé à titre expérimental par la direction des affaires maritimes dans le détroit du Pas-de-Calais, une des régions les plus fréquentées au monde par les navires et qui bénéficie d’un régime de protection renforcée en matière de lutte contre la pollution de l’air. Ce drone a été mis à la disposition de la France par l’Union européenne, via un partenariat avec l’Agence européenne pour la sécurité maritime (AESM). Basé au CROSS Gris-Nez (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage, dans le Pas-de-Calais), le drone était équipé d'un capteur de détection et mesure des oxydes de soufre visant à évaluer la conformité du carburant aux normes en vigueur en matières de taux de soufre dans la zone, via une mesure du panache des rejets des navires.
Le but de cette campagne expérimentale était d’éprouver les procédures de survol des navires et de mesure des panaches de fumées, ainsi que la fiabilité du capteur embarqué.  À des fins de recoupement et de vérification des caractéristiques du carburant, cette démarche exigeait le concours des services d’inspection des navires  présumés en infraction au port d’escale suivant. Pour cela, la direction des affaires maritimes a obtenu le concours des autres Etats membres de l’Union Européenne. C'est ainsi que 65 navires de commerce ont été "surveillés" en mer via le drone, permettant de repérer 14 navires potentiellement en infraction : 11 d'entre eux ont peu être inspectés au port suivant. Cela dit, les contrôles au port n’ont pas permis de confirmer des infractions, mais cette campagne de mesure a permis d’offrir un outil de ciblage aux inspecteurs en charge du contrôle. De plus, elle a été riche en enseignements technico-opérationnels sur l’emploi d’un drone. Les résultats ont ainsi été jugés encourageants (notamment du fait de la forte densité de trafic dans la zone), et ont amené à reconduire le partenariat avec l'AESM au départ du CROSS Gris-Nez dès le printemps 2021 pour une période de trois mois.

Illustration : Drone renifleur Schiebel Camcopter S-100 (source Nordic-Unmanned)